Contrôler la publicité, que du PIPO

J’ai entendu ce matin sur France-Info (intégralité en bas de la page), la nouvelle ministre de l’environnement annoncer, en substance, que la publicité n’était pas nocive pour l’environnement, et que concernant les efforts des constructeurs automobiles pour rendre leurs véhicules plus propres, les aides financières pourraient être assorties de sanctions en fonction d’éventuels mauvais résultats.

Barbara Pompili sur France Info jeudi 9 juillet de 8H30 à 9H.

La totalité des échanges est super, je note ci-dessous les temps de passage pour mon sujet spécifique sur la publicité :

à 12min30, conflit avec les lobbies et le ministre des finances Bruno Le Maire, « La voiture, faux débat...voitures moins polluantes »

à 14min40, la publicité sur les SUV

à 17min, sanctions si trajectoires pas suivies

(J’ai apprécié à 23min le moratoire sur la 5G, sans l’avoir clairement dit, elle est plutôt pour le déploiement de la fibre optique. J’approuve, vu ce que j’ai publié récemment sur Panodyssey.)

Dommage quand même de rester pessimiste après ces belles paroles. Car la publicité est une énorme merde hyper polluante, intellectuellement et matériellement. Mais ce qui m’offusque dans les propos de la ministre, c’est qu’elle prenne naïvement pour argent comptant les déclarations d’intentions des industriels. Prenons le cas envisagé de menacer d’amendes les constructeurs automobiles s’ils ne diminuaient pas les émissions de polluants de leurs nouveaux modèles. Savez-vous que c’est déjà le cas, prévisionnel, avec un règlement européen. Et qu’un commissaire européen espagnol (Miguel Arias Cañete, article dans Challenge en juillet 2018) a démontré en 2018 une tricherie manifeste pour échapper à ces amendes ! Les constructeurs automobiles annonceraient des taux d’émissions supérieurs à la réalité pour qu’ensuite, à la date de prise en compte des nouvelles normes, leurs modèles affichent une réduction significative et qu’ils s’en servent pour démontrer qu’ils ont bien travaillé comme prévu par la législation. En fait, ce monde de la communication et de la propagande (notion bien plus réelle que le terme générique de publicité) est un ramassis de voyous.

Et le gouvernement qui ne s’en offusque pas est tout simplement dans les mêmes dispositions et états d’esprit.

Une vraie et honnête politique environnementale ambitieuse commencerait par supprimer toute la pollution et l’arnaque que représente le monde de la publicité. On en est loin, et de toutes façons, accepter de travailler sous les ordres de Macron, c’est essentiellement obéir au pouvoir de l’argent et donc de la propagande publicitaire.

Bruno